J’ouvre les yeux. Je reprends petit à petit connaissance. En parallèle de ma prise de conscience mon corps me rappelle le combat que je viens de mener. Mon épaule tout d’abord. Celle-ci me fait affreusement souffrir, j’ai de la peine à bouger mon bras sans qu’une horrible douleur ne me prenne. Ma tête qui a heurté le chêne me fait encore vaciller, j’ai quelques vertiges mais j’arrive à m’assoir au pied de l’arbre. J’aperçois enfin mon adversaire étendu devant moi. La vie a quitté son corps. Quel combat ce fût. Quel magnifique adversaire il a été.
Je regarde le ciel, le jour va se coucher dans quelques temps, ce combat aura duré de nombreuses heures et il m’a exténué. Une légère brise me rafraichît. L’humidité de la mousse dans mes mains me réconforte, l’odeur de la forêt revient comme si avoir tué ce monstre avait libéré ces lieux.
Je m’approche de la bête, sors mon couteau de chasse et commence à la dépecer. Je sépare minutieusement sa peau de ses chaires, je récupère le crane et les griffes de l’animal. Après peut être une heure ou deux je finis ma tâche.
Je me dirige non sans mal vers le sentier pour rejoindre le village de Skäne et retrouver mon commanditaire.