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Power is always dangerous... (Pv Tyldr)

Asƙerna Skjöldurdóttir
SKJALDMÖ
Asƙerna Skjöldurdóttir
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Arrival : 18/02/2018
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Power is always dangerous... (Pv Tyldr) Dim 27 Mai - 4:31

Power is always dangerous.
Tyldr ft. Askerna


Le hall s'agitait, tout autour de lui, des visages peu connus se succédaient. Tous silencieux à nos côtés, leurs murmures indissociables nous parvenaient de l'autre côté du mur. La mort d'Holgern semait la consternation dans la foule encore choquée de ce duel meurtrier. Ce soir, le village de Skäne s'endormirait, contre toute attente, avec un nouveau dirigeant. Dans la pénombre du crépuscule, Tyldr, aidé par notre frère, fût accompagné jusqu'à l'intérieur de la grande maison longue. Cet endroit qui lui revenait de droit, qui deviendrait le nid de notre famille. Cet espace gigantesque, décoré de trophées et de richesses qui nous sont peu communes.  Derrière nous, des gouttelettes de sang marquaient notre chemin jusqu'à ce lit où Tyldr était désormais allongé.  

Dans l'urgence, mes doigts dénouaient le cuir de son plastron et un couteau m'aidait à le libérer de ses vêtements.  Je jetais au sol les cuirasses humides et tâchées. Sous le regard inquiet de nos fils, j'exposais ses blessures. Sous sa clavicule, un flot continu de sang fusait de façon rythmique.  À première vue superficielle, la coupure m'apparaissait plus profonde qu'elle n'en donnait l'air. Avec plusieurs chiffons, je stoppais l'hémorragie, appuyant de tout mon poids pendant de longues minutes. Affaibli, Tyldr oscillait entre l'éveil et l'inconscience. La douleur devait lui être insupportable d'autant plus que je ne comptais pas le ménager. S'il avait survécu au duel, il devait maintenant être soigné s'il voulait vivre. Le coton s'imbibait et mes doigts se tachaient de rouge et je recommençais, sans cesse, sans céder à la panique, sans répondre à cette peur qui me tordait la gorge. Je me mordais l'intérieur de la lèvre et retenais ces larmes qui embrouillaient ma vue. Mon regard croisait celui de mon mari, ses yeux cernés de violet étaient comme un océan rugissant après la tempête. Sa peau était aussi pâle que le ventre d'un poisson et il transpirait comme un boeuf sous le soleil ardent.

Sans que je n'en fasse la demande, on m'apportait un seau d'eau chaude pour laver et nettoyer les blessures. Un pot d'onguent médicinal ainsi que le matériel nécessaire pour bander la plaie. C'est Astrid qui vint à nous, avec entre les mains, une dague chauffée, brulante et incandescente. La lame apposée sur la peau la cautériserait et on disait que le feu ardant préviendrait la gangrène. Me préparant à apposer le métal ardent contre les lèvres de la plaie, j'accompagnais mes gestes d'une prière.

"Freyja, reste à côté de moi maintenant.
Puissent tes talents de guérisseuses guider mes mains.
Écoute-moi s'il te plaît ma déesse, ho Freyja.
Puisses-tu surveiller cette affliction avec soin.
Purifie ce sang avec le feu.
Avec un flux de guérison, s'il vous plaît remplit cette maison.
Dans l'âme, l'esprit et le corps;
S'il te plaît, Freyja, donne à mon mari ta force, protège-le...
Que les ases nous viennent aide."


Il y eut cette putride odeur de chair carbonisée et le même frétillement qu'un morceau de viande sur la braise.  Le sang cessa et je sentis le soulagement de le savoir momentanément hors de danger. Les prochaines heures seraient décisives. Si les plaies s'infectaient, la fièvre pouvait l'emporter et m'arracher le père de mes enfants.  D'ici là, je veillerais à son chevet jusqu'à ce qu'il se porte mieux.

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Týldr Víðarson
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Týldr Víðarson
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Re: Power is always dangerous... (Pv Tyldr) Mer 30 Mai - 20:37

Power is always dangerousJe ne savais pas combien de temps j'étais resté inconscient, encore moins comment je m'étais retrouvé au sein de cette vaste pièce qui ne ressemblait en rien à ma chambre. Tout autour de moi je ne percevais que des ombres. Mon corps meurtris et crispé par le froid me rendait incapable de répondre, de donner un simple signe de vie. Alors la morsure du vent se mua peu à peu en une chaleur que je sens près de moi. Elle se fane, présage à mon esprit fébrile que le pire est derrière moi à présent. Je me croyais perdu, que tout ceci n'était qu'une question de temps. La douleur elle ne quittait pas ma peau. Elle dévorait et consumait mon épaule. Je pouvais encore sentir la lame pénétrer et lacérer ma chair. Que restait-il de ce corps ? Suis-je voué à n'être qu'une enveloppe ? Bon sang je souhaiterais plutôt être mort. Mes phalanges endolories recroquevillées dans le creux de mes paumes se délient lentement. À nouveau les abysses s'emparent de ma personne, je tombe de fatigue sous les souffrances que m'afflige mes blessures.

L'odeur du sang se changea alors subitement en quelque chose de plus palpable et de réconfortant. Je pouvais ressentir le poids des couvertures, ma tête aussi lourde qu'une enclume, la sueur perlant sur mon front et cette saveur acre se dégageant de ma gorge muré dans un silence des plus dure. J'étais en vie, je n'étais donc pas mort de mes blessures après ce duel contre Holgern. Je me remémorais le combat, le froid étreindre mes mains affligés par d’innombrables crevasses et engelures. On avait pansé mes blessures, je me sentais en vie et en piteux état. Ma nuque me faisait souffrir, mes paupières lourdes ne voulaient pas obéir. Mes narines inspiraient et expiraient l'air d'entre mes poumons difficilement si bien que je laissais mon corps tressaillir sous l'impulsion d'une toux virulente. Les visions abandonnés à l'intérieur de moi se fanent lentement. Malgré ça je ressent une présence. Elle semble si proche et si loin à la fois, je n'en perçois pourtant que l'écho. Sa voix aussi douce que fragile me fait redoubler d'effort, peut-être est-ce une erreur. Aucun doute, mon esprit lui et mon ouïe ne peuvent pas mentir. C'est ma femme bien aimée qui est à mes côtés. Mes pupilles vacillent, je cherche pourtant à entrouvrir mes paupières pour distinguer sa silhouette gracieuse et son visage si paisible. M'entendrait-elle si je l'appelais ? M'étreindrait-elle si elle savait ma honte ? Je sent perler sur mon visage cette sueur fiévreuse. Mes lèvres s'humectent de ce liquide à la saveur saline qui ruissellent le long de mes joues. Ma main calleuse cherche instinctivement la sienne glissant le long du tissu et finit par la saisir. Mes pupilles céruléennes se figent dans les siennes. Soutenir son regard est plus ardu que je ne le croyais. « Je suis en vie... » Dans un murmure sans nom ma voix se dégage d'entre mes lèvres cherchant un nouveau souffle je déglutis lentement pour étirer un maigre sourire soulagé qu'elle soit à mes côtés. « J'espère que je ne t'ai pas causé trop de soucis. » Quelle bêtise de sortir pareille argument dans de telles circonstances. « J'ai honte de paraître devant toi dans cet état... »  Reprenais-je en expirant l'air dans un sifflement digne d'un serpent. Je me blâmais, et pourtant je ne pouvais m'accrocher qu'à cette main qui était bel et bien là à mon chevet.
Asƙerna Skjöldurdóttir
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Re: Power is always dangerous... (Pv Tyldr) Mar 5 Juin - 0:47

Power is always dangerous.
Tyldr ft. Askerna


L'eau devient rouge et le coton que j'utilisais pour éponger le sang aussi. Sur son visage, les éclaboussures ont la couleur du vin. Sur son thorax, le rouge est vif, encore frais et disparait plus aisément. La couleur rappelle celle du soleil qui se meurt à l'horizon alors que la nuit s'abat sur nous. Tout autour, la flamme des bougies vacille. Une à une, elles s'éteignent, au bout de leurs mèches. Elles laissent places à l'obscurité et au seul crépitement du feu qui persiste dans l'antre de la grande halle. Pour une dernière lune, il veille sur les banderoles rouges et noires à l'effigie du jarl déchu.

Même dans son sommeil, le faciès de Tyldr tressaille, fais des grimaces en réponse à tout ce dont il rêve. Ma main, doucement, caresse le côté de son visage assoupi. Tyldr s'est endormi depuis un long moment déjà. Je regarde sa poitrine se soulever à la lueur des bougies. Chaque inspiration me rassure et me conforte. Chacune d'entres elle est un pas de plus vers la guérison. Je sais qu'il vivra, mais l'inquiétude me ronge et me tient éveillée. Jamais avant, ne l'avais-je vu aussi mal en point? J'ai peur de le perdre, tous les jours, comme à chaque fois où je le voyais partir en raid... j'avais aussi peur, ce soir, que toutes ces autres fois.

À nos pieds, Asgeir s'est assoupi, épuisé de cette longue journée. Tout comme son frère, Styrbjorn qui s'était trouvé une fourrure pour se laisser bercer jusqu'au petit matin. Sur mes cuisses, dans ses langes, Hvitserk est le seul qui veille, son regard intensément émeraude me fixant avec toute l'innocence de son esprit encore pure comme l'eau des glaciers. Toute notre famille est ici, sous ce toit, qui ce matin n'était pas le nôtre. Sous le regard curieux des serviteurs et des gardes, je me sens comme une inconnue à ce village, une intruse. Ils nous observent avec leurs grands yeux hagards comme une horde de bêtes craignant d'être envoyées à l'abattoir.

Sa main trouve la mienne, cette même main, avec laquelle il a cultivé nos terres. Cette main avec laquelle il a pêché, planté et produit. Cette main avec laquelle il avait donné du plaisir. Cette main qui a touché la peau la plus pure et la plus douce. Qui a caressé la chair, et qui l'ont séduite. Cette main, ces doigts, calleux et bruts. La main de ce fermier. Un paysan. Un guerrier. Ce ne sont pas les mains d'un roi, ni d'un jarl... Celle d'un amant, d'un mari, d'un père. Alors que doucement, la nuit porte sa voix, il émerge, tousse. Je retiens mon souffle. Nos regards se trouvent. Le sien, toujours aussi bleus que la mer et se balançant avec l'intensité des courants océaniques. Je le lis, chacune de ses pensées, chacun de ses sentiments, sa douleur, sa peur... Il pourrait être aussi immobile que les arbres et pourtant, ses yeux me diraient tout, comme ils le font maintenant. Je sens mon cœur battre plus fort et je m'approche, me suspens au dessus de lui.

"Jamais, plus jamais... tu m'entends?"

Ma voix est grave, tremblante, elle ordonne, mais les larmes sur mes joues trahissent mes mots. Mes lèvres trouvent les siennes, elles l'embrassent avec le désespoir d'un dernier baiser. Un long, tendre et doux baisés, ardent, poignant, amoureux. Je goute le sel, le fer, le sang. Je ressens sa soif, il est chaud, sa bouche est sèche, ses fines lippes sont écailleuses et fissurées. Jamais avant, un baiser ne m'a autant rassurée.

"Tu es en vie Tyldr, promets-moi... que tout ça, c'est suffisant. C'est assez."


L'avertissais-je. Une dernière et unique fois. Je ne supporterais pas un autre combat, je ne pouvais pas m'imaginer risquer de le perdre. Il avait réussi. Tyldr, le fils de Vidar était devenu Jarl de Skâne. Mais aujourd'hui, l'aigle avait volé trop près du soleil...


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Týldr Víðarson
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Re: Power is always dangerous... (Pv Tyldr) Mar 5 Juin - 11:07

Power is always dangerousMes rugueuses phalanges saisissant les siennes, je ne pouvais me douter de ce geste qu'elle eut envers l'homme qu'elle pleurait. Étais-je si mal en point ? Savait-elle déjà que j'allais passé de vie à trépas ? Je ne pouvais saisir toutes les nuances de cette immense peine qu'elle laissait éclater à mon regard. Le spectacle macabre qu'elle avait eut à subir, ce duel et cette  conclusion aux allures de boucherie. M'exprimait-elle son dévouement ? Son désespoir de me voir moi aussi mourir et donner ma vie pour préserver la sienne ? Était ce un avertissement ? Elle m'offrit ses lèvres, d'un baiser qui emplissait mon cœur d'un sursaut inopiné. Je devais être entrain de rêver. Pourtant sa détresse était si profondément réelle. Je pouvais sentir le sel gorgée ce baiser aussi fugace qu’éphémère. Ce sentiment horrible qui me tenaille, me tirant dans un gouffre me mêlant à une spirale infernale. Cette caresse à mon regard fiévreux et humide de ses larmes. Je voulais pouvoir croire que ce geste si intime et personnel soit-il ne soit pas celui qui sonne le glas de la fin. Le flot qui ruisselle encore sur ses joues m’inspire à être digne, de tenir bon jusqu'au levé du jour. Ses yeux se mêlent aux miens, le vent et la vague se fixant droit vers l'horizon.  « Je n'avais pas le choix Askerna... » Déclarais-je avec un aplomb plus solennel.

Les souvenirs me revenaient peu à peu. Ma vision se brouille, mieux vaut ne pas trop réfléchir à ce qui venait de se produire aujourd'hui. Il est vrai que je n'étais qu'un fermier, un guerrier tout du moins qui agissait avec bravoure alors que l'instinct lui cherchait à fuir et à hurler au secours. Il y avait des choses qui nous échappaient tout simplement. Mon corps allongé sur la couche fut il détruit complètement s'apaisait à en sa présence. Se montrer plus coriace n'était pas pour l'heure à l'ordre du jour. « Mon père a rêvé d'un tel moment. » Rétorquais-je alors qu'elle s'animait et prenait soin de moi. Pouvais-je lui interdire de le faire ? Vainement je crois. J'étais bien trop faible et encore sous le choc. Tout ceci était peut-être bien une goutte de trop dans l'océan pour elle. Qui ne deviendrait pas fou à cette simple vision ? Elle était aussi odieuse et scandaleuse mais, au final les corps finissent par se taire et seul reste le souffle du vent balayant ses cheveux d'or à présent. La terre se gorgea donc de notre sang, pour le coup j'étais bien décidé à mourir face à Holgern mais, maintenant j'étais soulagé de souffrir et d'entrevoir  son visage tout simplement. « Tu ne peux pas me blâmer d'avoir cherché à accomplir ce à quoi il aspirait pour ses enfants.  » 


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Re: Power is always dangerous... (Pv Tyldr) Mar 5 Juin - 17:07

Power is always dangerous.
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Le choix. Il n'avait pas le choix. Pourtant, quand il était parti pour l'ouest, il avait eu tout le temps de réfléchir à la conséquence. Mais il avait ce besoin irrépressible de mieux faire que son père et de lui prouver qu'il offrirait à sa famille cette vie qu'il n'avait jamais eu. En ce jour, Tyldr avait vaincu et réussi à accomplir ce que Vidarr n'avait jamais eu, lui, le courage de faire. Mais est-ce que tout ça lui suffirait? Maintenant qu'il avait le pouvoir, l'argent, la renommée, aurait-il encore faim? Saurait-il s'en contenter alors qu'il avait gouté au succès? Je redoutais que non. Mais pouvais-je vraiment lui en vouloir de souhaiter mieux pour nous? De risquer sa vie pour moi, pour nos fils, pour notre famille?

Tyldr a toujours été un homme d'ambition. C'était grâce à sa force de caractère qu'il avait conquis mon coeur et qu'il avait fait de moi sa femme. J'étais la guerrière inaccessible, protégée par le géant marchand de bouclier. D'innombrables garçons lui avaient demandé ma main sans jamais réussir à m'approcher, à éveiller mon intérêt et à toucher mon coeur comme l'avait fait Tyldr. Sa persévérance, son audace et sa témérité m'avaient séduite. Il avait brisé mon bouclier. Il avait fait de moi celle qui partagerait sa vie, celle qui lui donnerait des enfants et je me devais, aujourd'hui, de le soigner, de l'épauler jusqu'à ce que l'un de nous rejoigne le Valhalla.

"Je sais mon amour! Tu as fait ce que tu devais faire."

Lui avouais-je sans pour l'instant connaitre l'impact réel qu'auraient tous ces changements sur notre vie? Un voile de déception embuait mon regard azuré, il était incapable de me faire cette promesse que je lui demandais de faire. Je ne m'imaginais pas vivre ici, abandonner notre ferme, notre foyer, ce lieu dont les murs avaient été témoins de notre amour, de la naissance de nos fils, de ces longues nuits d'hiver et du labeur de nos étés. Je me redressais, restant près de lui, je prenais une louche d'eau et l'approchait de sa bouche l'aidant difficilement à remonter sa tête.

"Tu dois reprendre des forces maintenant."

Je déposais le métal de l'ustensile au dessus de son menton laissant un délicat filet d'eau fraiche se déverser sur ses lèvres. Il devait boire et manger même si la soif et l'appétit ne l'assaillaient pas. Une servante apparaissant dans l'ombre lui apportait un bol de bouillon, des légumes et un peu de viandes mijotées puis tiédies à une température plus supportable. Silencieusement et dans le plus grand des respects, elle me le donnait. La cuillère à la main, je portais le bouillit aux lèvres de mon mari, tel l'on le ferait pour un bambin encore trop maladroit pour se nourrir lui-même.

"J'ai une nouvelle à te dire..."

J'attendais la fin de ce conflit, le retour au calme pour lui annoncer cette bonne nouvelle. Il était encore tôt, mais jamais je ne m'étais trompée. Les nausées matinales, les crampes, les ballonnements, cette poitrine douloureusement tendue et cette envie constante de pleurer, ce nœud d'émotion qui naissait au creux de ma gorge et qui m'empêchant de déglutir. Les pupilles brillantent d'une joie que nous partagions bientôt toutes les deux, j'inspirais à la recherche de ces mots qui lui communiqueraient cet honneur que les Dieux nous avaient encore fait.

"Je porte à nouveau un enfant."


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Re: Power is always dangerous... (Pv Tyldr) Mar 5 Juin - 22:48

Power is always dangerousJe l'écoutais, mes oreilles parfois sifflaient sans que je ne puisse rien y faire. Les quintes de toux s'atténuaient sous les gorgées qu'elle déversait. Je buvais avec précaution, je ne pouvais quitter de mes yeux tremblants et perçants cette femme que j'avais fais mienne il y a déjà tant de temps. Ma blessure me faisait un mal de chien, j'étais aussi brûlant qu'un tison ardent. Je laissais ma tête se reposer contre le matelas et le rembourrage d'un oreiller bien placé. Dans cet état je ne pouvais qu'admirer sa beauté si belle qu'imparfaite malgré les événements qui nous réunissaient tous deux dans cette chambre aux teintes orangées sous des lumières virevoltantes et brûlantes comme sous l'impulsion d'une danse improvisée. À ses mots, je laissais mon sourire animé ce faciès si blessé et empreint à une virulente fièvre qui peu à peu s'estompait. Elle restait à mes côtés, pour cela déjà je la remerciais, un homme n'est rien sans une famille, un entourage présent pour l'aider, l'aimer, le soutenir même si ses jours sont comptés. Elle soulageait ma peine, pansait mes blessures et à mes yeux il n'y avait rien à rajouter.

Elle semblait plus calme à présent, comme soulagée de me voir reprendre une gorgée d'eau et manger par petite quantité. Je n'avais guère d'appétit mais, je savais ce qui était bon pour mon corps et mon esprit. Du repos, je n'en voulais aucunement j'étais bien trop affligé par mes blessures pour pouvoir tenter quoique se soit d'autres. Je devais faire avec pour l'instant. Le timbre chaud de sa voix se fit alors plus insistant. Mes yeux cernés se plissèrent, avais-je bien entendu ? Oui et cet infime fragment de joie que je pouvais entrevoir sur ses lèvres ne me fit plus douter du tout de ce que je prenais comme la plus belle chose qui soit. Instinctivement je me redressais, une crispation s'afficha sur mon visage, ce faciès grimaçant sentait toute la raideur de ce corps allongé depuis longtemps déjà. Je ne me résignais pas, je tenais à apposer ma main contre son ventre aussi peu rebondit qu'il était cette fois. « Tu fais de moi l'homme le plus heureux sur cette terre encore une fois. » Déclarais-je dans un murmure mes yeux transpirant une certaine forme de mélancolie et de joie. Je voulais partager la nouvelle à mes proches, ma famille, mes amies sans attendre, un regain d'énergie qui s'estompa presque aussitôt que je cherchais à m'asseoir sur le côté du lit. Mon corps se mit à trembler, ma gorge se noua je n'étais guère prêt à me lever. Les souffrances que l'on doit endurer nous rendront plus fort, plus déterminés se serait assurément pour bientôt. La prochaine fois me martelais-je intérieurement. Je laissais mes lèvres gercés si crispés par cette mâchoire carnassière se détendre ma tête retombant devant moi. D'un revers de main j’essuyais mes yeux et mon front perlant de sueur. Je riais jaune, comme une impression malsaine que si les Dieux étaient aussi bon avec nous ce n'était pas pour rien.
« Que crois-tu que cela sera ? » Questionnais-je en laissant mon œil gauche se plisser sur sa silhouette et son visage. Le sexe de l'enfant m'importait peu, j'avais déjà trois beaux enfants, tous de futurs hommes si le Destin et les Dieux en avaient décidés ainsi. J'aspirais à croire que cette fois il en serait peut-être autrement.




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Re: Power is always dangerous... (Pv Tyldr) Mer 6 Juin - 21:26

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Il essaie de se relever avec peu de succès, son corps crispé par la douleur et son faciès déformé par une grimace de grand inconfort. Sa robe est humide, imbibée de sueur, sa peau est perlée d'une fine rosée et reflète la lueur dorée des chandelles. De le voir boire et accepter quelques bouchers de viande me rassurait et calmait le torrent d'inquiétude qui m'assaillait. Un homme dont la fièvre est trop forte ne mange pas.

"Tu ne dois pas bouger, tes blessures sont profondes! Tu risquerais de les aggraver. "


Ma main le retient au lit, posée avec tendresse sur son thorax,  je le force à rester couché et  à reposer sa tête sur l'oreiller. De toute façon, je ne le quitte pas et me rapproche, j'ai besoin de le sentir, de voir l'océan de ses yeux s'animer de ce désir de vivre, de se battre, de cette flamme propre au regard d'un veillant guerrier. Pour la première fois, j'apercevais chez mon époux, une once de sagesse, le reflet d'une âme blessée et vieillie par un corps meurtri. N'était-ce que la fatigue où les derniers soupirs des imprudences de la jeunesse d'un homme? Sa main tremblante s'appose sur le tissu de mon vêtement et vient couvrir le bas de mon ventre, à l'endroit exact où ce petit être grandissant a élu domicile. Une petite partie de nous, de lui, de moi, de notre amour s'y trouve bien ancrée.

Notre enfant, un quatrième petit viendrait au début de l'hiver. Cette bonne nouvelle comblait le coeur d'un père et le mien, comme ceux de nos fils qui s'en réjouiraient tous autant. Elle mettait un baume sur cette journée lourde en conséquence pour notre jeune famille. Et même si une grossesse venait avec son lot d'appréhension, j'avais confiance que Freyja veillerait sur cet enfant. La naissance de Hvitserk, encore trop récente m'avait laissé affaiblit et presque inapte à m'occuper de mon nouveau-né.  J'avais versé, pour cet enfant, plus de sang que dans n'importe lequel de mes combats passés. Plusieurs femmes mourraient pour donner la vie chaque année et jusqu'ici, nous nous comptions heureux et gâter par nos dieux qui avaient été tant cléments envers nous.  

Sans le brusquer, je vins à lui, me glissant contre sa silhouette et prenant une infime place à ses côtés dans ce lit qui n'est pas encore le nôtre. Seul ce corps au côté duquel je m'étends m'est familier, son odeur, sa carrure, le rythme de sa respiration, cette barbe hirsute qui pique et chatouille à la fois, me rappelle notre maison. Nous partageons la même oreiller, nos visages tournées l'un face à l'autre, cette vision, cet angle à laquelle nous nous sommes accoutumés au fil des ans. Ma main rejoint la sienne, la finesse de mes doigts est frappante lorsqu'ils s'enlacent aux siens. À nos pieds, Asgeir relève la tête, dérangés dans son sommeil, il se retourne et s'endort à nouveau. Hvitserk, lové entre nous est, lui aussi, enfin assoupi.

"Une partie de moi espère avoir une fille, mais jusqu'ici les dieux nous ont offert trois magnifiques fils, et s'ils veulent nous gratifier d'un quatrième j'en serai tout aussi heureuse."


Répondis-je, un fin sourire figé aux lèvres. Cette goutte de bonheur dans la mer sombre me faisait le plus grand bien, elle m'enlevait momentanément cette charge immense des épaules laissant mon coeur battre plus légèrement, me laissant m'évader alors que la fatigue de cette nuit à veiller mon mari commençait à me submerger. Bientôt, les premières lueurs du lendemain se faufileraient au travers des pares-jours, nous forçant à affronter cette réalité à laquelle nous n'échapperions pas. Le village de Skâne se réveillerait sous la tutelle d'un nouveau dirigeant et ses citoyens attendraient de lui, de mon mari, la marche à suivre.  Il devrait s'adresser à eux, leur partager sa vision et les inspirés, leur partager les rêves qu'il caressait depuis l'enfance. Une seconde fois, je trouve ses lèvres au dessous de cette moustache. Je l'embrasse amoureusement et avec une douceur qui nous ait peu commune.

" Peut-être devrions-nous dormir? Tu dois reprendre des forces, le Jarl Vidarrson doit reprendre des forces, c'est un long voyage qui nous attend... "


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Re: Power is always dangerous... (Pv Tyldr) Jeu 7 Juin - 10:36

Power is always dangerousLentement son corps se love contre le mien. Sa silhouette n'avait pas encore cette allure de femme bien portante et enceinte. Être père pour la quatrième fois serait un événement peu commun. La naissance de Hvitserk et les complications qui accompagnaient sa venue au monde accaparaient soudain mes pensées. Je n'en disais rien, je préférais taire et balayer cette nuit du revers d'une main trop attaché à la vie et aux formes généreuses de celle qui s'était couchée auprès de moi. Une certaine quiétude émanait de cette étreinte auquel je n'avais pas d'autres choix que de m'y soumettre. Elle était un baume sur mon cœur  et auprès d'elle je ne craignais rien, les blessures et les douleurs tout ceci semblait bien vain. La mort ne m’atteindrait pas cette nuit car les dieux veillent sur moi. Mon regard fiévreux restait ouvert et j’écoutais d'une oreille distraire le doux son de sa voix. Je repensais à cet accouchement difficile, à ce bain de sang qui imprégnaient les tissus et ses cuisses. La douleur et les cries de mon épouse durant cet implacable hiver. De nous deux elle était assurément la plus courageuse et tout autant dangereuse. Aucun hommes aussi téméraire ou complètement idiot ne pouvait dire le contraire croyez moi.

Je caressais inlassablement les mèches de ses cheveux.Songeur j'acquiesçais à toutes ce qu'elle pouvait me dire. « Les Dieux savent... » Murmurais-je sans me rendre compte réellement que je pensais tout haut ce qui traversait mon esprit. Je devais prendre autant de repos que possible, c'était la seule chose à faire car demain, oui demain le jour se lève et je devrais à ensuite montrer le chemin que je souhaitais pour l'avenir. Quel genre d'homme suis-je ? Un fils, un père, un guerrier. Le fermier devenu jarl allait-il se montrer digne de cette tâche qu'il lui incombait d'accomplir ? Mes lèvres s’étirèrent dans un léger sourire. J'apposais un baiser contre son front. Je me rappelais à quel point il était bon d'être auprès de ceux que nous aimons en ce monde. « Je serais heureux d'avoir une fille... » M'avouais-je à moi même. « Saurais-je me montrer à la hauteur ? » Questionnais-je Askerna face à cette incertitude naissante. Cette inquiétude de ne pouvoir me montrer digne et à la hauteur de ce qui s'apprêtait à venir. Holgern n'avait-il pas toujours été un tyran ? Peut-être que ce n'est pas par choix mais, plus par dépit. Que devais-je conclure des décisions divines ? Une fois mort toutes ces questions devenaient bien futiles. Il avait peut-être pressentit ce qui allait advenir.  


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Re: Power is always dangerous... (Pv Tyldr) Ven 8 Juin - 6:38

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Tyldr ft. Askerna


"Certainement, ils savent, les dieux voient tout!"

Un large sourire étirait mes lèvres, le toisant un regard brillant et rieur vers. Dans cet instant de grand bouleversement, il me faisait sentir bien. Je réalisais que peu importe l'endroit où nous nous retrouverions, peu importe notre richesse ou notre rang, je serais heureuse tant qu'il serait près de nous. Je ne partageais pas ses ambitions et encore moins son désir de reconnaissance, mais j'acceptais volontiers d'être celle qui le supporterait. Ses rêves seraient les miens, nous les partagerions, ses rêves seraient les nôtres. Il était mon mari, mon monde et même si encore plusieurs questions me harcelaient et que l'incertitude de demain pouvait nous faire craindre le pire. Je m'en remettais à nos protecteurs divins qui n’avaient, jusqu'ici, jamais failli de veiller sur nous.

J'inspirais longuement puis expirait dans un sifflet d'air silencieux, laissant ma poitrine retomber. J'observais le profil de ce visage, ce nez marqué d'une cicatrice, les contusions qui coloraient sa joue, cette large mâchoire et cette barbe encore tachée par le sang. À peine, dans la pénombre, je pouvais distinguer les dessins qui ornaient son crâne bien caler dans l'oreiller. Il tournait le menton et posait avec tendresse un baiser sur mon front pour ensuite fixer ses iris aux horizons bleus célestes aux miens. Rarement n'avais-je vu sa pupille vibrer de peur et se noyer ainsi dans le doute. J'attrapais sa joue au creux de ma paume, mon pouce lissant avec légèreté la commissure sa bouche. Je soutenais son regard, m'y plongeant, m'y noyant volontairement, je cherchais ces mots qui sauraient lui redonner sa confiance.

"Tu as toujours été un bon père pour ta famille, un homme bon pour les tiens, pour ta femme, tes amis. Tu seras un bon jarl pour ton peuple Tyldr... Tu as ma confiance, je crois en toi et je te connais mieux que quiconque en midgard, je sais que tu es digne d'être jarl. Ta famille est ici, je suis là..."


Disais-je, avec tendresse et aplomb sans jamais dévier du regard encore inconsciente du rôle que j'allais moi-même devoir jouer.

"Qu'est-ce que ton père dirait s'il t'entendait?"


Le défiais-je sachant qu'il n'avait rien de mieux pour secouer mon mari que de lui parler un peu de son père. Tout ce qu'il avait fait à ce jour, il l'avait fait pour prouver à son défunt père et que son fils ne subirait pas le me sort que lui. Holgern n'avait-il pas semé la zizanie parmi les nôtres? N'avait-il pas causé la mort de Vidarr, de mon propre père et de tous ces autres hommes qui s'opposaient à ce régime de tortionnaire?


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Týldr Víðarson
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Re: Power is always dangerous... (Pv Tyldr) Ven 29 Juin - 1:10

Power is always dangerousÀ l'entendre on aurait pu croire que j'étais le plus bon et le plus gentil des hommes. Il y avait sûrement du vraie dans ses paroles. Sa douce voix ne tremblait aucunement quand elle distinguait celui qu'elle avait choisit d'aimer qu'importe le monde que je lui offrirais. Pour moi il n'y avait rien de foncièrement bon ni de mauvais en mes choix et mes actes. J'étais simplement décidé de vivre et mourir selon ce que je pensais devoir accomplir dans cette vie. Mon père m'avait souvent fait part de ce dont il aspirait pour son fils. Oh il n'aurait guère imaginé me voir ainsi affronté le dernier rival du jarl précédant celui-ci. Il n'aurait sans doute pas voulu me voir prendre ce risque stupide de mettre en danger notre famille. Que ses descendants accomplissent de grandes choses, qu'ils ne cessent de surprendre autour d'eux qu'importe le funeste destin tragique qui causa aussi sa perte. Dans ses derniers moments, il n'avait plus que ce mot en travers de la gorge, dévorant son esprit et le rendant aussi prompt à prendre une décision qui fut la plus décisif dans sa vie. La gloire, ce sentiment dont je m'étais souvent tenu de croire aveuglant mes yeux et ma tête si bien que je me retrouvais aujourd'hui lacérés de toutes part et incapable de dire si j'allais survivre à cette nuit.

J'entendais parfois encore son rire. Celui de cet homme que ma sœur peinait à se souvenir. Il était parti un beau matin, quand l'aurore tarde à éclore à travers la bruine. Le brouillard persistant à tenir à l'écart mes yeux endormis à travers champs je me rappelais avoir passé la matinée à m'occuper des activités quotidienne de la ferme si petite et humble soit-elle à cette époque de ma vie. Se soir là il n'était pas revenu, il n'y avait aucun son, aucun bruit. Ma sœur et moi dormions encore à l'époque dans cette minuscule pièce à vivre. J'imaginais naïvement qu'il ne c'était tout simplement pas risqué à rentrer de nuit.  Le lendemain matin seulement quand les quelques fermiers et guerriers avoisinants pénétrèrent au delà des fleurs sauvages et des hautes herbes j'ai compris. Il n'y avait pas de mot, il n'y avait que ce corps froid, immobile au devant d'une table au sein de notre grange plongée dans la pénombre. Les femmes nettoyaient son corps, ses plaies dont s'extirpait un sang rougeâtre presque noir et persistant. Je l'observais attentivement, ma main frôlant sa peau et l'épiderme glaciale se transmettant instinctivement au bout de mes doigts d'enfant. J'étais déjà considéré comme un jeune homme, j'avais mon bracelet et j'étais apte à me battre seulement je n'avais jamais réellement connu ce qu'était la mort non seulement par les armes mais, aussi celui de mon dernier parent. C'est un sentiment étrange, on croit s'y habituer et finalement non. Ma mère me manquait tout autant qu'il me manquera le restant de mes jours. Pourtant il fut un homme abrupt, chaleureux et aussi colérique dans sa vision des choses et du monde qui nous entoure.

C'est ainsi que je pressentais ma vie, mourir face à ce même jarl qui avait réduit en cendre les quelques poches rebelles dont mon père faisait partie. Je n'avais guère de colère à cette finalité. Nous vivons pour combattre et nous espérons tous mourir un jour l'arme en main. C'est ce que nous voulons, pour rejoindre la grande halle. Il n'en serait pas autrement, un jour je m'imaginais m'asseoir à ses côtés le long d'un banc observant les grands boucliers ornant le toit de cette vaste et gargantuesque salle. La perception de la réalité devint soudainement plus palpable, comme un sursaut me ramenant soudainement à la vision de cette longue chevelure blonde. La caresse de sa main sur mon visage m'apaisait, si bien que cette dernière parole m'avait rendu muet de toute réponse. J'expirais l'air d'entre mes lèvres dans un sifflement certains ponctué de cette toux roque que je cherchais à garder enfouit au plus profond de moi. Que dirais-tu père ? Serais-tu fier ? Cette question n'avait parfois aucune réponse apaisante ou joyeuse à mon oreille. « Il me dirait sûrement que je suis un imbécile. Me retrouver dans cet état et laisser la ferme à l'abandon le mettrait dans une colère noire. » Entamais-je songeant à un discours sévère comme à son habitude rabrouant les oreilles de son aîné et lorgnant sur le travail qu'il restait à faire. « Il dirait... Sans doute que j'ai accomplis ce qu'aucun de notre famille n'ait jusqu'ici osé accomplir. Et pour cela je pense qu'il éprouverait une certaine fierté. » Je terminais ma phrase sur cette note, à la fois songeur et fébrile face à son regard qui ne c'était jamais défaussé je me murais dans le silence de cette pièce dont nous étions encore au fond les étrangers.



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Re: Power is always dangerous... (Pv Tyldr) Sam 14 Juil - 4:44

Power is always dangerous.
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L'amour me rendait-il aveugle? Peut-être pas, mais il m'avait appris à pardonner cet homme, qui, aussi bien que mal, m'offrait cette vie qu'il considérait comme la meilleure pour notre famille. Depuis le temps, il me connaissait suffisamment pour savoir que si, un jour, il franchissait mes limites, les conséquences seraient lourdes pour nous. Maintenant, si je n'approuvais pas toutes ses décisions, je ne pouvais pas l'empêcher de suivre le chemin de sa destinée. Ses aspirations avaient été ancrées dans son coeur bien longtemps avant que nous nous unissions. Mais après, la ligne entre ce désir de vengeance et la recherche de gloire était mince, floue et parfois imperceptible.

Vidarr, le père de Tyldr avait rejoint les ases quelques années avant notre mariage. L'homme et le guerrier était mort trop jeune pour achever son rôle auprès de sa famille. Si peu de temps avait suffi pour forger d'indélébiles entailles dans l'esprit fragile de son fils encore jeune. À moult reprises, on m'avait raconté la vie de ce grand homme. Il m'arrivait même d'avoir cette drôle d'impression de le connaitre comme un vieil ami et pourtant, nos routes s'étaient-elle seulement croisé plus d'une ou deux fois? Asgeir, comme Styrbjorn, partageait ce même sentiment. Tous les deux connaissaient par coeur les récits de leur grand-père, qui à leurs yeux, était une figure idéalisée d'un homme loin d'être sans défaut.  

"Il serait fier de son fils. Comme tu le serais des tiens, si un jour, l'un ou l'autre d'entre eux venaient à devoir suivre ta trace."

Lui disais-je tout en portant en mon sein l'espoir que, jamais, mes enfants n'auraient à venger ainsi la mort de leur père. Je contemplais un futur idyllique pour nous tous, repoussant ce destin tragique que nous poursuivions tous et auquel nous n'échapperions pas. Je caressais ce rêve dans lequel nous vivrions vieux, où nos cheveux seraient gris,  où nos peaux porteraient les marques de l'âge et  où nous aurions vu naître les enfants de nos enfants. Là, seulement, nous répondrions à l'écho des appels divins, rejoignant ceux qui auraient péri, comme nous, au combat, sous le tranchant d'une lame ennemi. Mais pas avant, pas avant que nous puissions percevoir les dernières lueurs du crépuscule de nos vies.

Aujourd'hui, le grand aigle aux plumages carmélites étaient couverts des cendres de ce feu ardent, de ce soleil encore trop brillant, auprès duquel il avait osé voler. L'oiseau couvert de braise rougeâtre se relèverait de ce déblai, mais combien de temps lui faudrait-il pour se remettre? Mon regard caressant le profil de ce visage tiraillé par la souffrance et luisant à la lueur des flammes vacillantes. La fatigue de son regard céruléen cerné de noir et de cet iris perdu dans la contemplation du silence m'indiquait qu'il était grand temps de mettre fin à cette tirade.

"Nous devrions nous reposer maintenant. Tu dois reprendre des forces."

Mes bras supportant la lourdeur de mon corps, je me relevais quittant ces draps tachés de sang abandonnant momentanément, le père et ses oisillons dans ce nid de chaleur et de réconfort. Je les regardais une dernière fois, dans la pénombre, le coeur battant d'inquiétude pour cet homme dont j'étais éprise. Une dernière fois, je priais silencieusement les Dieux de lui épargner le pire.  Puis, d'un souffle léger, l'air s'échappant de mes lèvres embrassait la dernière lueur de la dernière bougie, nous plongeant dans l'obscurité et mettant fin à cette longue journée...


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Power is always dangerous... (Pv Tyldr)
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